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Communiquer en toute conscience avec les autres - Prabhã Calderón

Communiquer en toute conscience avec les autres - Prabhã Calderón

25/03/2022

À l’origine médecin, Prabhã Calderón n’a pas toujours été vouée à travailler sur le « communiquer en toute conscience ». En revanche, elle n’a jamais cessé d’élargir les horizons de son approche initiale. En 1993, elle fait la rencontre du Docteur Stephen Wolinsky avec qui elle entame sa formation en « Quantum Psychology », ce qui a changé son regard sur les souffrances de l’humanité. Il est important de savoir que la certitude primaire que nous avons acquise sur nous-mêmes dans l’enfance influence la manière dont nous communiquons avec les autres. La certitude est inconsciente, mais vous pouvez l’identifier.

Qu’est-ce que la certitude primaire et comment s’installe-t-elle ?

Notre structure psychique se fixe dans l’enfance autour d’une certitude primaire, qui détermine le regard que nous portons sur nous-mêmes et sur les autres. En raison des circonstances incompressibles de sa vie, l’enfant que nous étions souffrait d’une insécurité fondamentale, ressentie au niveau corporel. L’enfant a interprété cette insécurité par une certitude anxiogène et dévalorisante. Toute notre psychologie et nos systèmes défensifs sont construits autour de cette certitude. Elle génère des comportements redondants et des schémas répétitifs inconscients, y compris dans notre façon de communiquer.

Je vous invite à lire les descriptions suivantes pour voir si l’une d’elles correspond à ce que vous observez dans vos propres réactions et votre style de communication. Dans les descriptions suivantes, les petites flèches marquent le style de communication de chacun : prêcher, donner des conseils, se faire de la propagande, se plaindre, faire un traité, prétendre être un expert, dire aux autres ce qui ne va pas chez eux, faire des sagas sans tenir compte des autres …

Communiquer en toute conscience : entre certitude inconsciente et comportements compensatoires.

Certitude inconscienteComportements compensatoires
1. Je suis convaincu d’être incorrect ou imparfait, mauvais, impur, voire démoniaque.Mon « moi », croit qu’il doit être impeccable. En m’identifiant à lui, j’évite la honte d’être incorrect, imparfait, mauvais ou impur. En agissant comme si j’étais irréprochable, je suis devenu psychorigide. Je suis maniaque et très ordonné. Je me livre à des rituels de purification. Je contrôle mes pensées, mes actions et mes mots. Je refoule mes pulsions et mes émotions, mais mon cœur abrite la rancune. ►Je donne des leçons aux autres sur la bonne conduite à suivre.
2. Je suis convaincu de ne pas
avoir de valeur personnelle.
Je ne vaux rien. Je suis indigne.
Mon « moi» est un aidant. Identifié à lui, j’évite la honte de ne rien valoir. Je suis très fier d’être aidant et généreux. ► Je donne des conseils aux autres. Je me rends indispensable en comblant les besoins des autres. Mais je réprime mes besoins fondamentaux. Je suis séducteur et j’agis comme si j’étais très indépendant, mais je dépends de leur reconnaissance et des traitements spéciaux. ► Je m’exprime de façon théâtral et histrionique.
3. Je suis convaincu d’être incapable de faire. Je suis incompétent. Je suis
incapable d’aboutir à mes objectifs.
Je me sens imposteur ou illégitime.
Mon « moi » se focalise sur le succès. Identifié à lui, j’évite la honte de me sentir incapable d’agir ou d’aboutir à mes objectifs. Je suis battant et pour me faire admirer, je crée une image d’efficacité et de performance. Je suis très vaniteux, donc je cherche le prestige. ► Je me fais ma propre propagande, je ne parle que de moi, de mon succès professionnel ou de mes contacts sociaux. Je suis narcissique.
4. Je suis convaincu d’être inadéquat ou nul. Je me sens abandonné. Je n’ai pas de place dans ce monde.Mon « moi » est mélancolique. Identifié à lui, je confonds amour et souffrance. Je confirme ma mélancolie et ma sensation d’abandon, en aimant celle ou celui qui est
inatteignable. Je suis originale, artistique et élitiste. Mais en croyant que je n’ai pas de place dans ce monde, je me compare aux autres et me dénigre. J’intériorise leur souffrance pour m’élever spirituellement. ► Je me plains et je fais une analyse très confusionnelle de ce qui m’arrive.
5. Je suis convaincu d’être vide.
Je n’existe pas. Je suis le néant.
Je ne suis pas.
Mon « moi » vit dans la terreur d’être englouti. Identifié à lui, j’observe les autres à distance en croyant les connaître. Mais ma connaissance n’est qu’abstraite. Je suis antisocial et je m’isole. Je me dissocie des autres en évitant leur regard et leur proximité. Pour créer une distance entre eux et moi, ► quand je parle je fais un traité des faits, des méthodes, des principes et des conclusions. Je suis avare et je ne dépense que très peu, donc je suis autosuffisant.
6. Je suis convaincue d’être seul et séparé des autres, dans un monde hostile, insécurisant, ou dangereux.
Je me sens faible face à ce monde hostile.
Mon « moi » se focalise sur le danger. Identifié à lui, je suis sceptique. Je suis très anxieux et j’ai peur d’être faible. Pour gérer mon anxiété, je deviens fort. Je soupçonne les intentions cachées des autres. Je crois que c’est moi qui gère les situations et contrôle les autres. En cherchant la sécurité par des cadres rassurants et logiques, je deviens l’autorité. ► Je parle anxieusement ou j’impose trop des limites. Mon anxiété génère parfois des colères explosives. Je suis très loyal envers ceux qui m’apportent de la sécurité.
7. Je suis convaincu d’être incomplet ou incomplète.
Je suis médiocre ou banal.
Je me sens inférieur aux autres.
Mon « moi » est un glouton de la vie. En m’identifiant à lui, j’agis comme Peter Pan. Je cherche des expériences exaltantes pour me compléter. Je fais d’innombrables projets, dont la plupart ne sont que des rêves que je confonds avec la réalité. J’évite la honte de ma médiocrité en me disant : «je suis très spécial». J’agis comme si j’étais supérieur. ► Je parle comme si « je sais », mais je ne suis qu’un charlatan qui raconte des histoires. Je suis l’âme de la fête et pour moi, tout va bien !
8. Je suis convaincu d’être
impuissant et démuni, face à un monde totalement injuste.
Mon « moi»se croit invincible. En m’identifiant à lui, je suis compétitif et antagoniste. Je confonds la vulnérabilité et l’impuissance. J’agis comme si j’étais hyperpuissant et invulnérable. J’évite la honte de me sentir impuissant et démuni en niant l’amour et en cherchant la luxure, le sexe, et les expériences fortes. Je suis un provocateur vindicatif. ► Je dis aux autres ce qui ne va pas avec eux. Je me rassure en installant ma propre justice. Je cherche le pouvoir et la domination.
9. Je suis convaincu qu’il n’y a pas d’amour pour moi. Je suis sans amour. Je ne mérite pas de l’amour.Mon « moi » est psychologiquement indolent et paresseux. Identifié à lui, je confonds l’amour avec l’utilisation de soi par l’autre. J’évite le conflit en m’adaptant aux désirs, besoins et caprices des autres. J’évite mon manque d’amour en niant mes besoins fondamentaux. Je vis dans le déni de ces comportements en cherchant une zone de confort où je m’anesthésie. Je fais comme si je ne ressentais pas de rage, mais elle s’exprime par le contrôle et l’immobilisme, je ne changerai pas. ► Je raconte des histoires aux autres, en faisant des sagas interminables.
les 9 certitudes liées à la communication consciente.

Le fait d’identifier notre certitude et comprendre comment communiquons avec les autres, nous aide à changer. Par exemple, Johanne a compris que sa certitude était : « je suis incorrecte ». Son « moi », avait l’habitude de « prêcher », de « faire la leçon » à son mari sur ses comportements. Lui est un narcissique occulte et sa certitude inconsciente est : « Je n’existe pas ». Son « moi », a besoin de parler des faits, sans se sentir envahi par l’émotion de l’autre. Grâce à cette compréhension, Johanne a cessé de parler comme une prêcheuse. Voici comment elle a parlé à son mari :

Il fait froid et nous allons dîner ce que j’ai préparé. Hier tu as fait une belle flambée de bûches quand notre fils était ici. Aujourd’hui que nous sommes seuls dans notre foyer, tu ne veux pas le faire. Ton attitude me blesse parce qu’elle est répétitive, donc je vais aller à la chambre pour dîner seule. Je mettrais le chauffage électrique pour me réchauffer. 

P.Caldéron : exemple de communication en toute conscience.
communiquer en toute conscience

Les 4 étapes pour communiquer en toute conscience selon Prabhã Calderón.

Comme vous voyez, elle a utilisé cette méthode : 1. Faits. 2. Ressenti. 3. Besoin fondamental. 4. Demande explicite ou prise de décision.

1. Les faits

Elle a énoncé les faits avec bienveillance, sans juger ni culpabiliser son mari, en utilisant une intonation de voix affirmée, mais sans vouloir le « changer »,

2.Le Ressenti

Elle lui a fait savoir de façon adulte ce qu’elle ressentait, sans dramatiser,

3. Le Besoin fondamental

Elle a installé ses frontières psychoaffectives en affirmant son besoin légitime,

4. La demande explicite ou prise de décision

Elle a formulé une demande réaliste et a exprimé sa décision.

Les effets d’une communication en toute conscience.

En écoutant son propre besoin, un jour, elle lui a donné son ultimatum : « J’ai vécu pendant des années avec toi en essayant de te changer. Mais je ne le fais plus. Tu as projeté sur moi la rancune que tu as contre ta mère. Mais elle est morte et je ne suis pas ta mère. Tes attitudes vindicatives dont tu sembles ne pas vouloir te débarrasser, me blessent. Ma limite est atteinte. Je t’aime, mais je n’attends plus rien de toi, alors je pars. »

Elle est partie vivre dans une résidence secondaire. Deux jours plus tard, il l’a appelée. Pour la première fois depuis longtemps, il lui a parlé avec beaucoup de tendresse. Il a reconnu son agressivité et son repli sur soi. Il lui a rendu visite et lui a demandé pardon. Il lui a dit qu’il avait perdu toute sa vie dans cette réclusion. Il lui a offert une bague, alors qu’il ne lui faisait jamais de cadeaux. Grâce à l’amour de Johanne, ce miracle s’est produit.

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