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Neuroscience des émotions : la tribune de Bernard Amsellem

Neuroscience des émotions : la tribune de Bernard Amsellem

05/07/2022

Bernard Amsellem est un docteur en neuropsychologie auteur notamment du livre « cinq talents cachés de votre cerveau au travail » et qui défend la thèse que le cerveau humain détient des capacités phénoménales. faut-il encore être capable de comprendre les mécanismes de son fonctionnement pour en tirer la quintessence.

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Gérer les informations prioritaires en circuit court.

Le cerveau est bombardé chaque instant par des millions d’informations de tous ordres, de provenance extérieure (perceptions sensorielles des 5 sens) ou d’origine interne consciente (pensées, anticipations, souvenirs, imagination), mais aussi de régulation inconsciente de milliers de données en provenance de notre corps et des réseaux neuronaux non conscients.  

Cependant sa capacité d’attention consciente est limitée et ne peut traiter qu’une information à la fois. Il doit traiter les informations prioritaires, importantes pour la survie (éviter un danger, repérer un aliment) ou pour l’affect (recherche de satisfactions, évitement des situations désagréables).  

Dans ce but, le cerveau a développé, au fil de l’évolution, des réseaux rapides et spécialisés, afin de détecter, transmettre et traiter ces informations VIP. Un circuit « court » va s’activer. Ce sont de véritables autoroutes pour informations prioritaires, reliant les messages sensoriels aux régions du cerveau responsables de nos actions et de nos adaptations corporelles (préparation à la fuite en cas de peur, à la lutte en cas de colère).  

Le cerveau décide avant notre conscience.

Ces mécanismes sont rapides, inférieurs à la demi-seconde. Mais surtout, ils sont automatiques et inconscients. Notre cerveau décide avant notre conscience ! Il s’est organisé pour détecter les menaces et les ressources avant même de les comprendre. La partie consciente, c’est-à-dire le sentiment émotionnel agréable ou désagréable (l’émotion du langage courant) n’arrive qu’après coup. Autrement dit, quand nous percevons une émotion, les jeux sont déjà faits, ressentir l’émergence d’une émotion est inévitable. Mais nous pouvons contrôler la suite. 

Contrairement au sentiment émotionnel initial, les raisonnements et jugements issus de ces émotions sont accessibles à notre conscience et vont être influencés non seulement par l’émotion initiale, mais aussi par une multitude d’éléments, dont nos expériences passées lointaines ou récentes. C’est là que nous pourrons agir, avec souvent plus d’efficacité que l’on ne l’imagine…  

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