Anne de POMEREAU notre conférencière et spécialiste de l’attention est une Diplômée d’HEC qui a suivi un parcours brillant dans le marketing et la publicité avant que ses 5 enfants ne lui fassent prendre conscience de la magie de l’Attention. C’est d’ailleurs son « petit dernier » qui lui reprochant régulièrement de perdre ses jeux, a suscité l’intérêt d’Anne de Pomereu pour l’attention et la façon dont elle pourrait l’améliorer. Très vite ses recherches sur le sujet en font une experte reconnue capable d’apprendre les 100 premières décimales de Pi notamment. Désireuse de partager ses nouvelles connaissances sur le sujet, elle décide de créer ses premiers ateliers d’apprentissage de l’attention dès 2013. Puis en 2015, elle initie une formation interne à L’Oreal pour former les équipes à l’Attention. Par la suite, elle décide de s’orienter vers les jeunes publics dont elle observe qu’ils n’arrivent pas à travailler efficacement : il faut leur apprendre à apprendre. Aujourd’hui Anne de Pomereu répond à nos questions sur l’attention dans cette interview. Si le sujet vous intéresse vous pourrez le creuser en lisant l’Eloge de la Passoire, d’Anne de Pomereu, publié chez JC Lattès.
En quelques mois, le télétravail s’est imposé comme le nouveau mode d’organisation de l’entreprise. Le gain de temps et de fatigue dans les transports, la diminution des interruptions intempestives devraient produire de grands bienfaits pour l’attention. Est-ce aussi simple que cela ?
Hélas, l’attention résiste souvent aux injonctions de la volonté. Elle ne va pas là où on lui dit d’aller, elle gambade là où elle veut. Elle se lisse attirer par ce qui brille, ce qui est facile, nouveau, ce qui procure une récompense immédiate. Elle préfère la distraction à la transpiration… Être seul chez soi à piloter son attention, sans le soutien d’un cadre extérieur et des collègues, complique la mise en route, surtout si la tâche n’est pas plaisante ou demande une forte dose d’attention soutenue. L’attrait du portable, ou d’autres occupations futiles, devient lors irrésistible.
L’attention aime ne pas avoir le choix. Elle a besoin d’être canalisée pour un environnement favorable. Il lui faut un cadre strict, des horaires réguliers, un espace de travail dédié et bien pensé, des interactions fréquentes. Elle est sensible à la beauté, au silence, à une certaine dose de confort, mais pas excessive. Comme elle résiste mal à la tentation de dériver vers des activités ludiques et plaisantes, il est fortement conseillé d’éloigner les sources possibles de distraction. Si on est accro à son portable, la bonne idée est de l’enfermer à double tour à l’autre bout de l’appartement le temps qu’il faut pour achever la tâche gourmande en concentration. N’oublions pas que le cerveau n’est pas multitâche. Les études sont claires : mener plusieurs activités cérébrales en même temps est source de plus d’erreurs, de fatigue, et de temps !
Les pauses sans écrans sont vitales. Après un temps de travail efficace, il ne faut pas hésiter à sortir, marcher, voire courir. Ces bulles d’espace-temps dilaté, libèrent la créativité, renforcent la mémoire et permettent de canaliser votre attention.
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