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Le syndrome du Wondeparent Par Anne Peymirat

Le syndrome du Wondeparent Par Anne Peymirat

29/09/2023

Article par Anne Peymirat,

Auteure et coach parentale sur l’approche Calmer Parenting.

– Travailler comme si on n’avait pas d’enfants, élever nos enfants comme si on n’avait pas de travail –

Une double injonction pèse sur les parents actifs : il faut être un parent parfait, tout en ne lâchant rien au travail. D’un côté, la société attend des parents qu’ils fassent tout ce qu’il faut pour les enfants, qu’ils soient disponibles, qu’ils leur préparent des petites purées bio faites maison, qu’ils organisent des goûters d’anniversaire incroyables, qu’ils amènent leurs enfants à Disney même si c’est un cauchemar pour eux, qu’ils leur fassent faire pleins d’activités extra-scolaires, etc.D’un autre, le modèle de carrière sans enfant perdure et encore aujourd’hui, on a l’impression qu’il faut accepter toutes les réunions mêmes tardives, répondre aux 150 emails de la journée sans retard et qu’il il est plus facile de faire évoluer sa carrière lorsque l’on n’a pas d’enfants. Les clichés ont la vie dure.

Or, quand on est parent, cette perfection n’est pas atteignable, puisque l’on ne peut pas faire entrer deux journées en une.

Lorsque l’on travaille et que l’on devient parent, c’est une véritable révolution personnelle et professionnelle. Il faut se réinventer entièrement. Entre conflit d’agenda, organisation millimétrée, imprévus, le temps est compté et c’est la course permanente. Les parents actifs en ressortent épuisés. Ils ont l’impression de n’être jamais au bon endroit au bon moment, il culpabilise de ne pas pouvoir plus s’occuper de leurs enfants et plus s’investir dans leur travail.

Comment sortir de ce rythme infernal et culpabilisant ? A tout syndrome ses remèdes. Voici quelques pistes pour alléger la pression :

– Envisager une meilleure gestion des priorités  (certaines tâches peuvent attendre et être décalées ou carrément oubliées). Le mieux est l’ennemi du bien, tout n’a pas besoin d’être parfait et de toute façon ne le sera pas. On peut revoir ses attentes / son niveau d’exigence pour mieux dédramatiser.

Par exemple, vous pouvez donner des petits pots tout faits pour mieux profiter du temps disponible avec votre enfant, vous pouvez renoncer à la 5ème réunion de la journée pour prendre un peu de temps pour vous et décompresser avant de rentrer, … Vous pouvez aussi relativiser ; ce n’est pas une chaussette sale tombée à côté du panier à linge et vue avant de partir qui va ruiner votre journée.

– Proposer à son boss des aménagements en se montrant force de proposition : c’est plus facile de générer l’acceptation quand vous arrivez avec quelques exemples de solutions possibles. Demandez-lui de caler la réunion d’équipe à 9H30 au lieu de 9h ou à 9h mais le mercredi car c’est le jour où vous pouvez arriver plus tôt. N’hésitez pas lorsque l’on a par exemple un rdv médical pour son enfant ou l’obligation d’aller le chercher à la crèche à maximum 18h de prévenir dès son arrivée le matin son entourage professionnel, et en particulier son manager. Vous ne vous sentirez pas obligé de raser les murs en partant (sensation de partir comme un voleur, on a le sentiment d’être un mauvais professionnel.

– Prendre du temps pour soi permet de reprendre son souffle. C’est la 3ème vie du parent : passer 2 heures affalé dans son canapé, reprendre une activité sportive, voir une exposition,… Certains parents disent « Je ne peux pas m’offrir le luxe de prendre du temps pour moi», si on en est là, il est plus que nécessaire de le faire pour ne pas tomber dans l’épuisement.

– Prendre du temps de qualité avec son enfant afin d’avoir un moment qui lui est dédié de 15 minutes par jour, où l’on ne fait pas deux choses en même temps. Les enfants se rendent bien compte qu’on ne les écoute qu’à moitié, ils sont frustrés qu’on ne fasse pas attention à ce qu’ils nous disent. Certains se répètent (et parlent beaucoup), d’autres ne nous parlent plus, ou encore, ils font exactement ce que l’on ne va pas qu’ils fassent pour attirer notre attention. Mieux vaut leur donner de l’attention de manière positive, on passera un meilleur moment avec eux.

Il reste encore beaucoup à faire pour que la parentalité active soit complètement prise en compte par la société, en attendant, on peut faire retomber la pression et déculpabiliser pour retrouver du plaisir au quotidien à la maison comme au travail.

Article par Anne Peymirat

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